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Le fort de Chesny

Pierre Chevrier, directeur de l’Enim, nous autorise à réaliser ce reportage. Le gardien du fort n’est pas le Père Fouras, c’est Joseph Gilgert, directeur du centre CND de Chesny qui nous ouvre ses portes.

En venant de Peltre, vous avez certainement remarqué sur votre gauche un chemin qui mène à un fort protégé par une immense grille. Ce fort a été construit sous l’occupation allemande de 1907 à 1911. Il faisait partie de la ceinture de protection de la ville de Metz. En 1978, L’Enim a installé son laboratoire de 400 m² dans ces locaux afin de réaliser des CND (Contrôles Non Destructifs). La nécessité de réaliser de tels contrôles est apparue après plusieurs accidents aériens dans les années 1950. Les ingénieurs ont été chargés de garantir la sécurité des personnes et des matériels. Mais c’est surtout après la Seconde Guerre mondiale que les techniques du CND ont pris leur place afin de contrôler les aciers et radiographier les soudures. En entrant dans le fort, le contraste est saisissant entre ce monument vieux d’un siècle et la pointe de technologie enseignée ici. 

Quels sont les élèves-ingénieurs qui fréquentent cet endroit ?

Joseph Gilgert :

« En troisième année d’études, tous les élèves ingénieurs acquièrent des connaissances de base en END après 8 heures de formations enseignées au fort. »

Quelles sont les différentes méthodes de CND enseignées ?

« Le contrôle par ressuage est une méthode de contrôle non destructif très utilisée dans l'aéronautique, l'industrie de production d'énergie, les transports et les prothèses chirurgicales. Puis, les ultrasons dont la vibration est de même nature que le son, mais de fréquence trop élevée (plus de 20 kHz à plusieurs centaines de mégahertz) pour que l'oreille humaine puisse la percevoir. Les ultrasons ont de nombreuses applications : sonar, écholocation, échographie médicale, contrôle non destructif industriel. Mais également, la magnétoscopie qui permet de contrôler des pièces en fer, en fonte, des aciers forgés, des soudures, des tôles, des tubes… bref, toutes sortes de pièces de géométrie simple ou complexe, pourvu que le matériau qui les constitue soit de nature ferromagnétique. Et enfin, la radiographie qui est  une méthode de contrôle non destructif qui consiste à obtenir une image de la densité de matière d’un objet traversé par un rayonnement électromagnétique X ou gamma. »

Vous avez bien dit radioactivité gamma ?

« La source radioactive utilisée mesure 3mmX2mm et les règles de sécurité mises en œuvre sont drastiques. La source de rayonnement gamma utilisée est l’iridium 192 qui est également utilisé en radiothérapie médicale pour combattre les cellules cancéreuses. »

 Après avoir été informé de ces règles, nous entrons dans la pièce où se trouve un  « gammagraphe » qui est un appareil de la taille d’un ballon de rugby. La source nucléaire est extraite via une gaine d’éjection qui possède une manivelle. En actionnant celle-ci, vous poussez l’élément radioactif dans un embout d’irradiation afin de procéder à la radiographie. L’épaisseur des murs du fort (1 m à 1,50 m) permet de réaliser de telles opérations en toute sécurité. Joseph Gilgert porte sur lui deux appareils qui mesurent le rayonnement absorbé. L’un permet de mesurer immédiatement et l’autre enregistre les données qui seront transmises aux autorités.

Hormis, les élèves ingénieurs, à qui s’adressent vos formations ?

«  Le laboratoire de CND de l’Enim fait partie des quinze centres de certification agréés Cofrend (Confédération Française pour les Essais Non Destructifs) qui est une association loi 1901. Trois niveaux de compétence sont prévus, c’est un processus tierce partie indépendant de l’employeur. Nous nous adressons à différents industriels, organismes de recherche et constructeurs de matériels. »

Avant de quitter les lieux, Joseph Gilgert n’oublie pas de m’indiquer les mesures de rayonnement enregistrées …  nous n’avons été exposés à aucune radiation !

(Ce reportage a été réalisé par le Correspondant Local de Presse de Chesny et publié dans le RL du 18/07/17)

CHESNY-NORD

Cet ouvrage a été construit entre 1907 et 1911 et s’étend sur 45 ha. Il possédait un système de contre-mines au front de tete. Elle contient 3 observatoires cuirassés fixes d’infanterie et de 5 guérites observatoires. Une caserne bétonnée pouvant accueillir 150 hommes équipée d’un chauffage central et d’un central téléphonique de commandement. Trois citernes de 235 m3 pouvaient stocker l’eau qui venait d’un puits situé sous la caserne. Il possédait une usine électrique de 3 moteurs diesel de 22 chevaux qui produisaient 16 kW chacuns. Des Galeries souterraines d’une longueur de 175 m étaient présentes.

CHESNY-SUD

Cet ouvrage a été construit entre 1907 et 1911 et s’étend sur 45 ha. Il possédait un système de contre-mines au front de tete. Elle contient 3 observatoires cuirassés fixes d’infanterie et de 7 guérites observatoires. Une caserne bétonnée pouvant accueillir 150 hommes équipée d’un chauffage central et d’un central téléphonique de commandement. Des citernes de 285 m3 pouvaient stocker l’eau qui venait de la station de Cuvry. Il possédait une usine électrique de 3 moteurs diesel de 22 chevaux qui produisaient 14 kW chacuns. Des Galeries souterraines d’une longueur de 175 m étaient présentes.

Dernière mise à jour le 11.11.2020

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